La révolution
Où l'on reparle du parlement
A la fin du XVIIIè siècle, la Bretagne est ruinée. Les guerres ont détruit la flotte marchande, les impôt écrasent les paysans et les corvées privent les terres de leur bras. Des idées nouvelles apparaissent alors en Bretagne où les nobles et les paysans se veulent volontiers frondeurs. L'idée d'une république bretonne refait surface dans les nombreuses sociétés de pensée crées à cette époque. Citons le Cercle de la Fosse à Nantes etla société littéraire de Rennes.
Affrontement sur la place du parlement (janvier 1789)
En mai 1788, le garde des Sceaux prévoit des réformes qui diminuent le pouvoir des parlements. Or d'après l'acte d'Union, aucune réforme du Parlement de Bretagne ne peut être lancée sans l'accord des magistrats bretons. Le garde des Sceaux passe outre et, devant la réaction des parlementaires bretons, envoi des lettres de cachet pour exiler les magistrats rebelles. Ceci ne manque pas de provoquer des insurrections et le 2 juin les parlementaires sont relâchés sous la pression du peuple.
Peu de temps après, une délégation de douze gentilshommes est envoyée auprès du Roi pour lui donner l'opinion des bretons sur ces réformes. Louis XVI décide d'embastiller cette délégation le ... 14 juillet 1788. Finalement, le Roi cède, libère la délégation et laisse le Parlement regagner le palais de justice le 8 octobre. A cette occasion, les magistrats du tiers état réclame l'égalité devant l'impôt et une augmentation du nombre de leurs représentants. La noblesse et le clergé refusent. En réaction, quand le Roi suspend l'assemblé pour un mois début janvier 1789, le tiers obéit. Le 27 janvier a lieu des échauffourées entre partisans de la noblesse et les partisans des bourgeois. Chateaubriand écrira plus tard : "Lecteur regarde couler les premières gouttes de sang que la Révolution devait répandre".
L'abolition des privilèges
"L'abandon de tous les privilèges" (4 août 1789)
Le 16 avril 1789 lors de la constitution des états
généraux, la noblesse et le clergé
décident de consentir aux réformes
réclamées par le tiers. Comme le pouvoir central leur
notifie qu'ils sont là uniquement pour élire leurs
représentants, les deux ordres décident de boycotter
les Etats Généraux. Côté tiers
états, c'est avec ferveur que l'on s'attelle à la
rédaction des cahiers de doléances. Un seul point
ressort : la conservation des privilèges de la Bretagne.
Les magistrats bretons font une arrivée remarquée
à Paris, ils sont encore tout auréolés de
l'affaire La Chalotais et leur province est la seule à
n'envoyer que des représentants du tiers. Rapidement se forme
un club breton qui dirige les débats et établie
des stratégies. Le 4 août, c'est un breton (Le Chapelier) qui
est élu président de l'Assemblée. Et c'est un
autre breton, Le Guen, qui propose l'abolition des droits
féodaux. S'ensuit un grand enthousiasme qui
dégénère rapidement en liesse collective :
c'est à celui qui renoncera au plus de
privilèges. Pour ne pas être en reste, les bretons
promette de renoncer aux privilèges de la
Bretagne. L'euphorie retombe vite côté breton...
Le 3 novembre, la Constituante décide de suspendre les
parlements bien qu'ils aient été à l'origine
de la Révolution. Les bretons s'y opposent car ceci est
contraire à l'acte d'Union. Seulement, la Constituante a
bien retenu que la Bretagne renonçait à ses droits...