La formation du royaume
La Bretagne des origines
Au début du VIè siècle, la Bretagne ne connait aucune unité, les Celtes étant peu enclins à supporter une autorité quelconque.Mais à cette époque, l'émergence du royaume franc constitue une menace suffisamment importante pour que les Bretons décident de s'unir. Trois petits royaumes sont alors créés : la Cornouaille, la Domnonée et le Léon.
La création du Vannetais
Dernier royaume à être formé, le Vannetais connaît des origines très tourmentées. Les luttes pour le pouvoir sont extrêmement violentes et fertiles en trahisons. Elles verront s'imposer Makliaw comme chef "incontesté" du Vannetais. Il se fera pourtant tuer en tentant d'envahir la Cornouaille. Son fils Warog, tout aussi prompt à sortir les armes, lui succédera.Au début du VIIè siècle Warog et ses hommes font des incursions de plus en plus fréquentes vers Nantes (ils iront même jusqu'à faire les vendanges sur les terres nantaises). La réaction des Francs est immédiate, ils envoient une armée qui se fait décimer. Pourtant, Warog jure obéissance à Clothaire, mais il y gagne la ville de Nantes. Le quatrième royaume breton est enfin formé.
La réunion des quatre royaumes
Nominoë
Voulant en finir avec les incursions bretonnes, Pépin le Bref
puis Charlemagne envoient des troupes en Bretagne. Pour contrer les
attaques mérovingiennes, les quatre royaumes prennent pour
chef de guerre Warog, le roi du Bro-Warog (Vannetais). Mais
celui-ci meurt au cours de la bataille de Morvan. Son successeur
Wiomarc'h doit se soumettre à l'empereur, mais en 822 et en
824 il essaye de se libérer de la tutelle franque; il y
perdra la vie. Afin d'éviter d'autres révoltes, les
Francs nomment eux-même le nouveau chef breton :
Nominoë. Celui-ci redonne une certaine grandeur à la
Bretagne.
À la mort de Louis le Pieux, Nominoë rend hommage
à Lothaire alors que c'est Charles le Chauve qui a 845
Charles le Chauve attaque la Bretagne mais Nominoë aidé
par Lambert II, futur comte de Nantes, met son armée en
déroute. La Bretagne est reconnue libre par le
roi. Après avoir conquis l'Anjou Nominoë s'attaque
à Chartres où il trouve la mort.
Prompt à réagir, Charles le Chauve envoie un
détachement en Bretagne mais il est défait par
Erispoë, le fils de Nominoë, qui s'empare de Rennes et de
Nantes. Il signe quand même en 850 un accord contre les
Normands avec Charles le Chauve.
De l'anarchie à la grande Bretagne
Le cousin d'Erispoë, Salaün, fait un coup
d'état qui entraîne l'invasion de la Bretagne par
les troupes de Charles le Chauve. Salaün négocie
et promet de payer un tribut (qu'il ne versera que deux
fois). Sous son règne la prospérité
revient en Bretagne. A la fin de sa vie, il se retire dans un
monastère où il sera assassiné.
Après sa mort il sera considéré comme un
saint.
Les chefs bretons réclament leur indépendance
laissant la Bretagne sans unité. Les attaques normandes
sonnent le glas de la grandeur bretonne.
Alain le Grand réussit cependant à réunir
les Bretons sous sa bannière en 888 et chasse les
Normands de Bretagne ; ils n'oseront plus revenir de son vivant.
Il est reconnu comme roi de Bretagne mais l'Anjou et le Cotentin
refusent sa souveraineté. Il favorise l'expansion des
abbayes. À sa mort les attaques normandes reprennent de plus
belles. Toute l'élite bretonne fuit en Angleterre, les
abbayes et les bibliothèques sont pillées,... la
Bretagne connait une des périodes les plus noires de
son histoire. Les Bretons attendent leur "sauveur".
Un abbé parvient à convaincre le petit-fils
d'Alain le Grand de quitter l'Angleterre pour sauver le peuple
breton. Aidé par les Saxons, il débarque en
Bretagne en 936 et libère la péninsule en
939. Il refuse le titre de roi, se contentant d'être duc
de Bretagne. Alain Barbe-Torte meurt en 952 laissant
derrière lui un pays libre, prospère et
indépendant... mais plus francophone que jamais.